samedi 23 juin 2007

L’immigration de Marocains au Canada s’intensifie: LA RECHERCHE DU PARADIS

Les Marocains rêvent d’aller au Canada. Une immigration temporaire ou définitive. Le voyage au delà de l’Atlantique est devenu une fixation pour certains diplômés de chez nous. Et pourtant, le Canada ce n’est pas le paradis que l’on croit. Cela peut se transformer en cauchemar.

Chacun se débrouille comme il peut pour immigrer là où il peut.

Said est un iconoclaste. Après quelques années au Canada, il décide de retourner au bercail. Il fait partie des rares, très rares marocains qui font le chemin inverse. Avec une fortune plus que modeste, il a pourtant repris l’avion en sens inverse. " Question de feeling et ceux qui croient qu’il est facile de s’installer au Canada n’ont qu’à tenter l’expérience ! " explique-t-il. Pour lui, le Canada est un très beau pays mais ce n’est pas le paradis.
Une opinion qu’il ne trouvera pas beaucoup de Marocains à partager. Car pour bon nombre de nationaux, le Canada en général et le Québec en particulier représentent bien le paradis sur terre. En témoigne la ruée des Marocains sur les services d’immigration de l’ambassade du Canada et l’afflux que connaît le bureau de Paris chargé de la question pour l’Afrique du nord. Le Canada reçoit chaque année plus de 200 000 immigrants qui ont choisi de s’expatrier.


Réglementation


Si dans le lot, les Marocains sont de plus en plus nombreux, il faut reconnaître que l’immigration canadienne est strictement réglementée ; les canadiens ne donnant accès à leur marché de travail qu’à des profils qui correspondent aux besoins locaux. A tel point que régulièrement les services d’immigration mettent à jour les listes des professions " inadmissibles " selon la formule consacrée.
Médecins s’abstenir, jusqu’à présent ces derniers sont indésirables au Québec. On nous annonce que depuis mai 2000, la liste des professions inadmissibles qui contenait nombre d’architectes, avocats, enseignants, experts comptables et autres vétérinaires a été supprimée sauf dans le cas des médecins. Il y a deux types d’immigrations, une immigration temporaire et l’immigration définitive.
Dans le premier cas, le statut temporaire qui doit être renouvelé chaque année nécessite un contrat de travail préliminaire qui donne le droit de déclencher les démarches. Avant de donner son feu vert, l’administration canadienne doit s’assurer qu’aucun Canadien n’est susceptible de postuler à l’emploi demandé.
Pour ce qui est de l’installation définitive, elle est réservée à ceux qui ont beaucoup de patience et des ressources financières confortables. En effet, les études coûtent extrêmement cher et pour ce qui est des autres formules, la sélection est tellement serrée que la réponse peut prendre des années avant d’être positive.
Les postulants sont triés sur le volet grâce à une série d’enquêtes et de questionnaires qui font entrer en jeu les diplômes, l’âge, la profession, la situation familiale et même la personnalité. En plus à part l'âge, le pointage attribué aux facteurs et critères de sélection fait l'objet d'une réévaluation à chacune des étapes réglementaires de la procédure de traitement d'une demande.
En clair en cas de changement de situation personnelle ou de modification des listes des professions en demande, des formations privilégiées et des professions inadmissibles, le pointage est révisé en conséquence et la demande pourrait être rejetée en raison de ces changements.


Privilège


En outre même dans le cas d’une réponse positive, les candidats à l’immigration doivent justifier de ressources financières suffisantes qui leur permettent de vivre au Canada avant de trouver un emploi.
Car ni le gouvernement du Canada, ni ses services d'immigration ne proposent d'emplois aux candidats.
Tout ce parcours du combattant n’empêche guère le commun des Marocains de rêver à une retraite dorée au bord du lac Saint-Laurent.

Parce que le Québec reste une destination privilégiée pour les marocains en raison du facteur linguistiques La population du Québec continue de croître d'environ 0,5 % par année et près de la moitié de cet accroissement est dû à l'immigration internationale.


Recours


De 1991 à 1996, 135.000 immigrants se sont établis dans la seule région de Montréal. La population immigrée du Québec est de 665.000 personnes, soit plus d'un Québécois sur dix. L'immigration représente trois enjeux: un enjeu démographique, un enjeu économique et un enjeu linguistique. A tel point que les cabinets conseil en immigration ont fleuri aux quatre coins du pays. Pour vendre aux candidats à l’immigration du vent.
En effet " les réponses garanties" et autres études de dossier dans les meilleurs délais ne représentent rien du tout au niveau de la législation canadienne. En réponse aux nombreuses escroqueries dont sont victimes régulièrement les candidats au voyage, les services d’immigration du Québec ont mis en garde contre le recours aux services des intermédiaires en immigration précisant qu’Il " appartient à chaque requérant de décider de l'opportunité de recourir aux services d'un intermédiaire pour l'aider dans ses démarches. Le ministère tient cependant à informer qu'il traite de la même façon tous les dossiers de candidature qui lui sont soumis. Aucun traitement prioritaire ou particulier n'est accordé à un candidat qui retient les services d'un intermédiaire en immigration ".

Intérêt

Cela dit, la communauté marocaine au Canada est très dynamique. La Fédération marocaine du Canada (FMC) vient d’ailleurs de tenir, dimanche dernier à Montréal, sa première assemblée générale. La FMC, constituée en mai 1999, regroupe aussi bien des associations que des membres individuels a pour objectif de servir les intérêts marocains auprès des autorités canadiennes.

Elle regroupe en son sein sept associations, l’Alliance maroco-canadienne d’Ottawa (AMC), l’Association
musulmane de Montréal-Nord (AMMN), l’Association marocaine du Québec (AMQ), le Raja sport de Montréal, l’Association des biologistes marocains au Canada, l’Association des familles marocaines du Canada (AFMC), et le Comité des marocains du Québec (CMQ).
En matière d'immigration et d'intégration , les marocains semblent avoir fait leurs preuves. Ce qui a fait dire à un ministre québécois de passage au Maroc qu’il fallait trouver " une formule pour compenser la perte au Maroc de cette population de qualité"

Par Abdellatif EL AZIZI

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